L'abri des 4 Cheminées
L'abri des 4 Cheminées
est l'un des 3 abris de troupe qui existent dans le secteur de Verdun.
Il se trouve dans la pente sud du ravin des Vignes, dans le secteur de
Froideterre, à environ 1 km au sud-est de l'ouvrage de Froideterre. A l'origine , l'ouvrage est prévu
pour loger des troupes de réserve et constituer une étape
pour les relèves montantes qui empruntent le ravin des Vignes et
gagnent le plateau de Thiaumont ou la crête de Fleury. Cependant,
avec la bataille de Verdun, il est rapidement réquisitionné
pour servir de poste de secours et d'état-major. Il sert notamment
de poste de transition dans le rapatriement des blessés durant
la nuit, vers le village de Bras ; cette tâche étant accomplie
par les ambulanciers volontaires Américains et Irlandais.
Plans de l'abri :
Historique de l'abri : Dès le début de l'offensive allemande, le 21 février, l'abri est régulièrement bombardé avec violence. En juin, l'abri des 4 Cheminées est commandé par le colonel de Susbielle. Les conditions de vie dans la galerie sont épouvantables. Le bombardement incessant n'offre aucun répit aux occupants. Plus de 400 hommes, morts, blessés en attente d'évacuation, agents de liaison, coureurs épuisés, état-major, vivent dans un tumulte permanent. Les parois et le sol tremblant violemment à chaque instant, la poussière en suspension rend l'atmosphère pénible et la visibilité difficile. A partir du 20 juin, avec le rapprochement des lignes Allemandes, le pilonnage devient intense. Les 305 et 380 mm tombent avec rage. Le 22 juin, le pilonnage s'atténue
mais les gaz sont employés massivement. Les hommes vivent en permanence
avec leur masque à gaz. Un grand nombre d'entre eux meurent faute
de masques efficaces. Le 23 juin, dès l'aube, l'ennemi lance une attaque de grande envergure avec lance-flammes et fumigènes, s'étalant de la cote de Froideterre à celle de Vaux-Chapitre. Il a devant lui des régiments français à bout de force. L'ouvrage de Froideterre est atteint à 9 h 30 (à environ 1 km au nord-ouest de l'abri des 4 Cheminées). En début d'après-midi, 4
compagnies du 114e B.C.P. alors en réserve
au bois des Vignes, reçoivent l'ordre de se porter en toute urgence
à l'abri des 4 Cheminées. En chemin, de nombreux soldats
tombent foudroyés par les obus toxiques mais la marche se poursuit. Dans les mois qui suivent, l'abri des 4
Cheminées continue à être bombardé avec violence.
Ce n'est qu'avec l'offensive du 24 octobre, puis celle du 15 décembre
qu'il est définitivement mis hors de danger.
Témoignages sur l'abri : Témoignage du Lieutenant Lapouge : "
Nous avons vécu là sept jour sans sommeil
jour et
nuit, sans répit, c'était un roulement infernal
le
terre-plein de l'abri, cent fois troué, retourné, arraché,
changeait d'aspect à chaque heure
Les blessés graves étendus dans l'abri furent tous intoxiqué,
beaucoup, faute d'un masque efficace, succombent dans de terribles agonies,
les visages marbrés, tordus de convulsions exaspérées
tandis que leur doigts crispés labouraient leur poitrine " Témoignage de X : " Au ravin des Vignes, nous sommes pris au piége dans un cercle de feu, les obus de gros calibres tombent tout autour de nous. A chaque explosion, nous courbons involontairement la tête. Les abords de l'abri des 4 Cheminées changent d'aspect à chaque heure. A l'intérieur, les parois et le sol sont soumis à des ébranlements violents. Parfois, toutes les lumières s'éteignent à cause du déplacement d'air des explosions. Le
22 juin, les Allemands tirent avec des obus toxiques, c'est une alerte
au gaz. Un chasseur roule devant mes pieds en pleurant et en toussant
violemment. Durant 6 heures, nous attendons silencieux, opprimés
sous nos masques à gaz, nous demandant craintifs ci ceux-ci pourront
nous protéger assez longtemps. Des feux sont entretenus devant
les entrées afin de limiter l'infiltration du gaz. Le
23 juin au matin, des avions apparaissent dans le ciel gris au dessus
de notre première ligne. Bientôt un terrible feu roulant
reprend. Des hommes totalement désorientés arrivent bientôt
à l'intérieur de l'abri : " Vous êtes là
!"
"
L'abri de nos jours : |
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L'entrée de gauche |
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L'escalier de droite |
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L'escalier de droite |
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