Le bilan de la bataille de Verdun
La bataille de 1916 a fait plus de 700.000 victimes : 306.000 tués et disparus (dont 163.000 Français et 143.000 Allemands), environ 406.000 blessés (dont 216.000 Français et 190.000 Allemands). Parmi les chiffres les plus divers et les plus excessifs cités à propos des pertes de Verdun, c'est ce qui, en ordre de grandeur, paraît le plus proche de la réalité... Cette bataille (destinée à "saigner à blanc l'armée française") a finalement coûté des pertes quasiment identiques dans les deux armées adverses. Bilan des pertes humaines 30 millions d'obus allemands et 23 millions d'obus français de tous calibres sont tombés sur quelques dizaines de kilomètres carrés. Chaque jour du côté français, une moyenne de 100 000 projectiles labouraient le champ de bataille ; les jours d'attaque, ce chiffre était doublé (lors de l'offensive du 24 octobre 1916, l'artillerie française a tiré 240.000 projectiles). Sur le champ de bataille, autour de Verdun,
neuf villages furent détruits: Beaumont, Bezonvaux, Cumières,
Douaumont, Fleury, Haumont, Louvemont, Ornes, Vaux ; les habitants, 3000
au total, ayant fui avant le mois de février 1916. Au total, on s'est battu autour de Verdun du début à la fin de la guerre, la bataille de 1916, dite "bataille de Verdun" ayant été un temps fort de tous ces combats de 1914 à 1918. Elle dura 300 jours et 300 nuits. Mais cette bataille joua un rôle décisif dans la victoire finale dans la mesure où les Allemands, ayant connu un échec dans leur tentative de percer le front à Verdun, se sont alors lancés dans la guerre sous-marine provoquant ainsi l'entrée en guerre des Etats-Unis ; ce qui modifia le rapport de force en faveur des Alliés...
Cette bataille franco-allemande (où
furent engagées d'importantes forces coloniales), a été
en définitive non seulement une bataille de France importante,
mais bien la bataille de la France, puisque près des 3/4 de l'armée
française ont combattu à Verdun. A l'Armistice de 1918, l'évêque de Verdun, Monseigneur GINISTY et le général VALANTIN, gouverneur de Verdun, parcourent l'ancien champ de bataille et remarquent de nombreux ossements de soldats tombés en 1916.
Ils ont alors l'idée de rassembler tous ces ossements en un lieu unique. Un monument du souvenir et une nécropole contenant à la fois les restes des combattants inconnus et les tombes des soldats enterrés durant la bataille de Verdun. Un lieu sacré permettant à toutes les familles de venir se recueillir et prier pour leurs défunts. Cet emplacement est choisi sur la commune de Fleury. Dés 1919, une " baraque " en bois est construite sur la crête de Thiaumont afin de commencer le rassemblement des ossements et servir ainsi d'Ossuaire temporaire. Chaque ossement retrouvé est déposé dans l'un des 52 cercueils représentant les secteurs du champ de bataille de Verdun. Plus de 500 retrouvés chaque mois durant plusieurs années.
Le 22 août 1920,
les travaux commencent officiellement lors d'une cérémonie
donnée en présence du maréchal Pétain, président
d'honneur du Comité de l'Ossuaire. Cependant,
les plus généreux sentiments ne suffisent pas à procurer
l'aptitude combative : celle-ci ne s'acquiert que peu à peu par
l'accoutumance aux impressions du champ de bataille et par l'expérience
des conditions de la lutte. Peut-on
penser en effet que le soldat se serait élevé si haut dans
l'héroïsme, s'il n'avait senti derrière lui l'élan
de la nation ? c'est le pays tout entier qui a accepté la lutte,
avec toutes ses conséquences matérielles et morales. En 1923, les travaux de déblaiement et d'aplanissement de la future nécropole commencent devant l'Ossuaire en construction. Plusieurs hectares sont ainsi nettoyés du matériel et des munitions dangereuses qu'ils abritent. De 1925 à 1926, les corps des soldats enterrés dans les petits cimetières autour de Verdun sont transférés dans la nouvelle nécropole. Le 18 septembre 1927, a lieu le transfert solennel des ossements de l'Ossuaire provisoire vers l'Ossuaire définitif. Les 52 cercueils, représentants les restes d'environs 130 000 combattants, français et allemands, sont transportés en cortège dans les 46 caveaux de l'Ossuaire. A cette date, les travaux de l'Ossuaire ne sont pas encore tout à fait terminés.
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