Les chars de combat
Depuis que l'homme fait la
guerre, il a toujours cherché un moyen de progresser à couvert
sous le feu de son ennemi. Au 16e siècle Léonard de Vinci (1452-1529) dessine un modèle de char de combat sur roues. Mais l'idée trop avancée pour l'époque ne donne aucune suite. En 1893, l'ingénieur allemand Frédérick
Richard Simms, qui travaille pour le Royaume Unis, fonde la première
usine de moteur automobile. En 1895, il met au point la première
voiture à essence.
En avril 1902, Frédérick
Richard Simms travail sur un nouveau model. Il conçoit un véhicule
entièrement recouvert d'une plaque de blindage de 6 mm d'épaisseur
et armée de 2 mitrailleuses Maxim montées dans 2 tourelles
pouvant tourner sur 360°. Il est équipé d'un moteur
à essence Daimier d'une puissance de 16 chevaux-vapeur pouvant
lui faire atteindre la vitesse de 14,5 km/h
La même année, en mars 1902,
une société française travaille elle aussi sur un
modèle de véhicule motorisé armé et blindé.
La compagnie Charron et Girardot & Voigt réalise un véhicule
à partir d'une voiture de 50 chevaux-vapeur dont est installée
sur l'arrière, une tourelle circulaire blindée. Une mitrailleuse
Hotchkiss est montée dans la tourelle. Le blindage a une épaisseur
de 7 mm. La voiture peut atteindre la vitesse de 40 km/h.
En 1912, l'ingénieur militaire Autrichien Günther Burstyn et l'ingénieur civil Australien Lancelot de Mole, présentent au ministère de la Guerre Britannique deux projets d'engins blindés à chenilles. Leurs projets sont chacuns rejetés ! Jusqu'en 1914, quelques autres prototypes de véhicules blindés sont imaginés par les industrielles du monde entier. Cependant, c'est la première guerre mondiale qui va accélérer leur développement... Dés le 23 août 1914, le colonel de l'Armée française, Jean-Baptiste Eugène Estienne, déclare que " La victoire appartiendra dans cette guerre, à celui des deux belligérants qui parviendra le premier à placer un canon de 75 sur un véhicule capable de se mouvoir en tout terrain ". Le ton est donnée, durant les mois qui suivent, chaque nation en guerre perfectionne ses modèles et planche sur de nouveaux véhicules armés et blindés. L'urgence est de mise :
- Les Britanniques produisent également très rapidement des véhicules blindés à partir de RollsRoyce de type Silver Ghost. Elles sont munies de plaques de blindage qui recouvrent tout le châssis. Une tourelle est placée derrière le conducteur et armée d'une mitrailleuse Vickers ou Maxim ;
Jusqu'à la fin de l'année 1914, toutes les grandes marques automobiles conçoivent et produisent plusieurs modèles d'automitrailleuses blindées. Des progrès sont réalisés quant à la puissance des moteurs, l'épaisseur des blindages, les socles de mitrailleuses, les tourelles, l'ergonomie des véhicules... Parallèlement, de nombreux trains militaires reçoivent un blindage identique à celui des automobiles. Parmi les automitrailleuses
les plus représentatives : - Une automitrailleuse de marque Peugeot. Elle est livrée soit avec une mitrailleuse unique de 8 mm, soit une mitrailleuse de 8 mm plus un canon de 37 mm. Tous ces véhicules
obtiennent de bons résultats sur route ou en campagne. Cependant,
lorsqu'à la fin de l'année 1915, la guerre se transforme
en une guerre de position, et que les tranchées et les réseaux
de fil de fer font leur apparition, il faut se rendre à l'évidence,
ces véhicules ne sont pas du tout adaptés pour des terrains
accidentés. En décembre 1914, l'ingénieur
Français Paul Frot propose au ministère de la guerre, les
plans d'un gros véhicule blindé mais non armée et
dépourvue de chenilles. Il est présenté comme un
" rouleau cuirassé " capable de traverser les réseaux
de fil de fer. Un prototype est construit et testé le 18 mars 1915.
En janvier 1915, en France comme en Angleterre, des tentatives de blindage de tracteurs agricoles sont réalisés. Ces véhicules conçus à la base pour se déplacer dans la terre et la boue, semblent être les plus adaptés du moment pour le champ de bataille.
En mai, des études
sont lancées pour se procurer des tracteurs agricoles à
chenilles de l'Américain Benjamin Holt. Il est en effet admis incontestablement
dans le monde, que ce modèle à chenille et bien celui qui
obtient les meilleurs résultats lors des déplacements sur
les terrains très accidentés. Il est ensuite installé
un blindage sur les tracteurs.
D'autres prototypes sont réalisés
durant l'année 1915, mais qui ne donnent aucune suite. Parmi les
plus représentatifs : - Un véhicule " blockhaus " conçus par les 2 ingénieurs Aubriot-Gabet. Il est monté sur un châssis de tracteur agricole Filtz et surmonté d'une tourelle de canon de 37 mm. 2 hommes sont nécessaires dans la tourelle pour le servir. La propulsion est assurée par un moteur électrique alimenté par un câble qui se déroule derrière le véhicule au fur et à mesure de sa progression. Très vulnérable ne serais-ce que par son système de propulsion, il est abandonné. Parallèlement à
toutes ces créations destinées au champ de bataille, la
production d'automitrailleuses ne cesse pas. Elles constituent en effet
des véhicules parfaits sur les routes à l'arrière
des lignes et continuent à être abondamment employées.
L'année 1915 voit la création de nouveaux modèles
plus performants et plus modernes. - Une automitrailleuse Peugeot 1915. - Un prototype d'automitrailleuse Gasnier 1915. Ce modèle ne sera jamais produit. Apparaissent également
des véhicules plus volumineux basés sur des châssis
de camions : - Un auto-camion australien doté d'un moteur de 22 chevaux, qui lui permet d'atteindre la vitesse de 40 km/h. Il est protégé par des plaques de blindage de 5 mm d'épaisseur et équipé de solides pneus à bandage plein. Son armement est composé de 2 mitrailleuses jumelles Vickers pouvant tirer 450 balles à la minute.
Jusqu'à la fin de l'année 1915, les recherches se poursuivre activement pour trouver enfin un véhicule qui puisse remplir à la fois toutes les exigences de la guerre moderne : pouvoir se déplacer aisément sur les terrains accidentés ; pouvoir résister aux projectiles ; être puissant ; ne pas être trop lourd ; et disposer d'armes puissantes. Les Britanniques sont les premiers à
produire un nouveau modèle de véhicule qui répond
au mieux à toutes ces exigences.
Ce prototype ne donne pas entière satisfaction car son déplacement sur le terrain et jugé encore trop limité. Les recherches reprennent et un nouveau prototype basé sur le premier voit le jour à la fin de novembre 1915. Ce nouvel engin, surnommé " Little Willie ", est considéré comme le premier char moderne. Il est présenté pour la première fois le 3 décembre 1915. Le moteur et la coque sont identiques au prototype Lincoln mais il dispose de nouvelles chenilles plus performantes. La roue arrière de direction est conservée. La tourelle est remplacée par une armature rectangulaire. Son équipage est également prévu pour 4 à 6 hommes.
Les essais réalisés sont prometteurs car les performances établies sont supérieurs au modèle Lincoln. Cependant, là encore, l'Amirauté souhaite la poursuite active des recherches, pour disposer rapidement d'un char de combat qui soit d'avantage maniable en terrain accidenté et qui puisse traverser des obstacles plus importants. Les recherches se tournent alors vers une
idée de chenilles qu'a eut quelques mois auparavant un correspondant
de guerre, le lieutenant-colonel Ernest D. Swinton. Il a proposé
le 15 septembre de la même année un système révolutionnaire
de chenilles enveloppantes, et il a réalisé une maquette
qu'il à présenté au comité. Il est recontacté
et obtient carte blanche pour réaliser un prototype taille réel
de son projet et le présenter le plus rapidement possible.
Cette fois ci, sa longueur
impressionnante lui permet de passer facilement des réseaux de
fil de fer très denses, des obstacles d'un mètre de haut
et des tranchées de 4 m de large. De plus, son système de
chenilles et sa puissance lui assure une aisance sur tous terrains. De
ce faite, il est tout de suite apprécier par l'Amirauté
qui passe aussitôt une commande pour 40 exemplaires. Quelques jours
plus tard, la commande est augmentée à 100 exemplaires,
puis le mois suivant, à 150.
En France, de manière totalement
indépendante, des recherches sont également entreprises
pour la création d'un char blindé. Elles ont pour origine
la collaboration, en décembre 1915, de Jean-Baptiste Eugène
Estienne (devenu général) et de l'ingénieur Eugène
Brillié, de la société Schneider-Creusot.
Au début de l'été
1916, une grande offensive franco-britannique est prévue dans la
Somme, entre Arras et l'Oise. Le général Douglas Haig, qui
commande les forces britanniques en France prévoie une percée
fulgurante des lignes allemandes. Il réquisitionne les 60 premiers
chars Tank Mark 1 de disponible. Le 15 septembre 1916, alors que la bataille
de la Somme est commencée depuis le 1er juillet, débute
la première bataille d'infanterie appuyée par des chars
de combat. Au sud de Bapaume, au nord-est de Flers, 21 chars Tank Mark
1 s'engagent aux côtés des 9 divisions d'infanteries britanniques
et des 2 divisions canadiennes qui participent à l'attaque. Il
faut dire que sur 49 chars prévues initialement, seuls 32 ont put
rejoindre les lignes de départ et uniquement 21 sont parvenue à
s'élancer à l'heure H, les autres sont tombés en
panne.
Dans les autres endroits du
front, de nombreux chars tombent en panne et d'autres sont immobilisés
par les tirs de l'artillerie Allemandes. Après 10 jours de combats,
les conclusions sont très mitigées. L'apparition des chars
a indéniablement créé un effet de surprise dans les
tranchées allemandes. Cependant, il n'a rien apporté de
réellement décisif dans le résultat final. En Angleterre, cette première attaque
avec l'assistance des chars d'assaut est considérée comme
un véritable échec. Au point que la confiance que l'on a
mise en eux est ébranlée, au plus grand plaisir des généraux
les plus conservateurs qui n'ont cessé du dire que cette arme n'apporterait
rien. Le général Ernest Dunlop Swinton est démis
de ses fonctions et l'on tente d'annuler une commande de 1000 blindés
en cours de fabrication.
En France, l'échec subit par les
Britanniques ne décourage en rien le projet en court. 400 chars
d'assauts Schneider sont en court de fabrication et l'on est impatient
de les engager contre l'ennemi. Un nouveau projet voit même le jour
au milieu de l'année 1916. Il a pour origine une discorde entre
la société Saint-Chamond et la société Schneider
qui ont toutes 2 le contrat de fabrication des chars Schneider. Suite
à une dispute des 2 dirigeants, la société Saint-Chamond
annule ses engagements et se lance dans la conception de son propre char
d'assaut.
Plusieurs constats sont faits. Il est mieux armé et offre une meilleure protection que le char Schneider. Il est plus spacieux et permet une meilleure visibilité. Cependant, ses qualités tout terrain sont plus mauvaises, son nez très long s'enfonce facilement dans les reliefs du terrain. Malgré cela, une commande est passée pour 400 exemplaires.
En 1917, le général français
Nivelle, prévoit une offensive au Chemin des Dames, sur le front
de la Somme, en Picardie. C'est l'occasion tant attendu pour utiliser
pour la première fois, le char Schneider. L'offensive est fixée
au 16 avril.
Dés le début de l'action,
plusieurs chars s'enlisent ou tombent en panne. Les autres poursuivent
leur progression sous l'artillerie Allemande. Trop peu maniables et trop
vulnérables, ils sont nombreux à être touchés
avant d'atteindre les tranchées ennemies. Leurs occupants sont
brulées vifs. Dans les conditions réelles de combat,
dont vient d'être engagé le char Schneider, plusieurs défauts
sont mis au jour (ou tout du moins, deviennent problématiques)
:
Le 5 et 6 mai 1917, c'est
au tour du char Saint-Chamond de passé sont baptême du feu.
4 unités de 4 chars Saint-Chamond participent à l'attaque
du moulin de Laffaux, dans l'Aisne. Cette action s'inscrit dans l'offensive
du général Nivelle au Chemin des Dames. Comme pour le char Scheinder, plusieurs
défauts sont mis au jour :
Durant le premier semestre de l'année
1917, les Anglais qui ont suivi les offensives françaises au Chemin
des Dames, reprennent confiance en leur char Mark 1. Ces derniers engagements
ont mis en évidence un fait simple, plus les chars sont employés
massivement, plus les percés sont efficaces et moins l'infanterie
subit de pertes.
En juin, le général Haig
prépare une grande offensive dans les Flandres. Il prévoit
d'engager 75 Tank Mark 4 dans l'attaque du village de Messines, au sud
d'Ypres. Leur mission est de soutenir l'infanterie en nettoyant les nids
de mitrailleuses. L'attaque est prévue pour le 7 juin 1917. Les chars britanniques ont donc enfin prouvé que leur rôle, lors des attaques, pouvait être très important, et même décisif. En Angleterre et en France, ce succès redonne espoir aux officiers les plus fervents de cette arme, tel que le général Jean-Baptiste Eugène Estienne en France. Ils "remontent aux créneaux" et réclament à leur quartier général que les chars soient employés massivement lorsque les attaques se déroulent sur des terrains relativement plats. Ils demandent également que l'on donne aux blindés un rôle plus important que le simple soutien à l'infanterie. Du côté français, leur
vu est exaucé le 23 octobre 1917, lors de l'attaque du plateau
de Malmaison, à l'est du moulin de Laffaux, dans l'Aisne. 30 chars
Scheinder et 38 chars Saint-Chamont sont missionnés pour participer
à l'opération. Ils doivent progresser sur un front de 12
km de large, entre Ostel et Vauxaillon, soutenir l'infanterie, puis prendre
le fort de Malmaison.
Le lendemain, à 6 h du matin, aux côtés du 4e Zouaves, du 75e R.I. et du 17e B.C.P., les chars Scheinder s'emparent du fort de Malmaison, des ravins de Fruty et de Vaudesson et atteignent le plateau de Chavignon. Le 25, Le 14e corps d'armée soutenus par les Saint-Chamond reprend les villages de Pinon, de Pargny et de Chavignon et Les Bruyères.
Dépassés par les événements, les Allemands préfèrent abandonner les positions qu'ils tiennent encore sur le plateau du chemin des Dames. Cette victoire a un effet retentissant pour l'opinons public français, car elle représente la première grande victoire depuis le début de l'offensive du Chemin des Dames, symbole des massacres de l'année 1917. De faite, elle retourne l'opinons en faveur des blindées. De nouveaux crédits sont accordés pour en particulier, en France, concevoir un nouveau type de char plus léger et plus maniable, le char Renault FT17.
Du côté britanniques, une
offensive est prévue en novembre 1917 sur Cambrai, dans le Nord-Pas-de-Calais.
Elle est parfaite pour une attaque de blindés car le sol crayeux
est dur et relativement plat. Il est donc indispensable que les chars
y participent en grand nombre. Les jours suivants, les chars
de réserve entrent dans la bataille, qui se concentre à
présent autour de la crête de Bourlon, à l'ouest de
Cambrai. Cependant, les Allemands parviennent à injecter dans la
bataille de nombreux renforts et à contre-attaquer avec force.
Jours après jours, les soldats britanniques, à bout de force,
se replient vers leurs lignes de départ. Les chars, qui n'ont plus
les ressources nécessaires en carburant et en munitions pour poursuivre
le combat, doivent être abandonnés. Le 7 décembre,
les Anglais sont revenus à leur point de départ, à
l'exception d'une petite zone autour d'Havrincourt, de Ribécourt
et de Flesquières.
En Allemagne, la commission
en charge d'étudier la création d'un char d'assaut depuis
novembre 1916, est enfin en mesure de présenter un projet. Le prototype
en question se nomme A7V. Une démonstration est réalisée
au Kaiser Guillaume II le 19 juin 1917. Ce dernier valide le projet et
passe commande pour une centaine d'exemplaires.
La production débute mais dors et déjà, les généraux Allemands savent qu'elle sera longue et que le premier char A7V ne sera pas disponible avant plusieurs mois. Par ailleurs, la bataille de Cambrai a permis à l'Allemagne de capturer de nombreux char britanniques Mark IV abandonnés sur le terrain. Ils sont acheminés vers l'arrière est une grande opération de remise en état est entreprise.
En France, depuis juin, fort de nouveaux
crédits accordés au secteur des blindés, les recherches
ont repris sur la conception d'un nouveau char. Le but étant de
venir compléter la gamme des chars Scheinder et Saint-Chamond.
Comme tous les autres chars
qui existent à cette époque, le char Renault FT-17 possède
des qualités et des défauts. Suite aux tests, le char remporte un franc
succès auprès des autorités qui sont séduit
par le faible coût de production. Une première commande est
passée pour 1000 exemplaires. Elle est rapidement portée
à 1150, dérivée en 2 modèles, 650 chars avec
canon de 37 mm et 500 chars avec mitrailleuse. Par ailleurs, le char Renault FT-17 a été examiné par les pays alliés, et il suscite beaucoup d'intérêt en Amérique et en Italie. Une licence est délivrée aux Etats-Unis au début de l'année 1918, pour la fabrication de 4800 exemplaires, dont 3600 pour l'armée américaine et 1200 pour l'armée française. En Italie, il est produit à 3000 exemplaires par Fiat dans une version " améliorée ". Cependant, l'armée Italienne ne le percevra pas avant le début de l'année 1920. Le premier engagement du char Renault FT-17
a lieu le 31 mai 1918 entre Betheny et Neuville, au nord de Reins. 5 chars
viennent renforcer le 33e et le 53e régiment d'infanterie coloniale,
et la 2e division Américaine. Grâce à leur concours,
les Allemands sont repoussés de l'autres côté de la
Marnes.
Dans les jours qui suivent l'attaque, les
Allemands entreprennent une mission de récupération et parviennent
à ramener dans leur camp 2 des 5 chars Renault. Ils ont donc pour
la première fois en leur possession 2 exemplaires de ce nouveau
char. Les 2 blindés sont aussitôt envoyés vers l'arrière
pour les étudier.
Le 18 juillet, l'offensive
franco-britannique de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, est la première
attaque ou les chars Renault sont employés massivement. 3 bataillons
de chars Renault (soit 300 chars), ainsi que 5 groupements de chars scheinder
et 2 groupements de chars Saint-Chamond, soit 470 chars, doivent soutenir
les 11 divisions britanniques, les troupes d'assauts américaines,
la première armée française et une aviation forte
de 600 appareils. Le front d'attaque fait 55 km de large. Il est défendu
par 8 divisions allemandes. A midi, les villages de Dammard,
Belleau, Troesnes, Villers-Hélon, Chaudun et Vierzy sont reconquis. De aout à novembre, dans la Somme
et au chemin des Dames, les offensives de l'entente se poursuivent avec
l'emploie massif des chars de combats, atteignant le nombre de 2000 chars
en ligne en novembre : - Le tout nouveau char Mark V pour les Britanniques et les Canadiens. Ce char est un char Mark IV amélioré. Il est plus puissant, avec une boite de vitesse et une direction améliorée Il est doté d'une tourelle plus longue et de portes de flancs. Il est allongé de 1 m 80 pour faciliter plus encore le franchissement des tranchées.
A chacune de ses offensives, les Allemands battent en retraite.
Durant ces mois, les Allemands emploient
eux aussi à plusieurs reprises des chars A7V et des chars Mark
1, mais les pertes sont importantes car ils ne sont plus du tout adaptés
aux blindés que leur opposent leurs adversaires. De plus, ces pertes
sont augmentées par le fait que certains char A7V ont put être
capturés par les Français, qui connaissent désormais
leurs points faibles. .
.
A la fin de la guerre, en octobre 1918, comme s'il n'était pas conscient de leur défaite proche, les Allemands conçoivent un nouveau char dérivé du mark IV britannique, le char A7V/U. C'est là encore un mastodonte de 40 tonnes, équipé de 2 canons de 57 mm et de 4 à 6 mitrailleuses. Il possède 2 moteurs Daimler développant 210 chevaux chacun, un blindage de plaque de 3 cm d'épaisseur et un équipage de 7 hommes. 20 exemplaires sont commandés mais un seul pourra être produit avant l'armistice. Il ne sera jamais employé. De par sa conception déjà dépassée, ce char était voué à l'échec.
Parallèlement, et pour
être complet, la production d'automitrailleuses blindées
ne cesse pas durant les 3 dernières années de guerre, d'autant
plus que la guerre de mouvement reprend à partir de 1918. Il faut
donc un grand nombre de véhicules légers et blindés
afin d'assurer toutes les missions a l'arrière du front, sécurisations
de secteurs, tirs de DCA, transports de généraux ou transports
diverses... - Une automitrailleuse Latil 1916. Elle est montée à partir d'un châssis de tracteur et armée d'une mitrailleuse Hotchkiss. - Une automitrailleuse White 1918, sans doute la plus aboutie des véhicules de genre créés durant la guerre. Elle est montée à partir d'un châssis de camion. Ses caractéristiques sont : longueur = 5 m 60, largeur = 2 m 10, hauteur = 2 m 75, poids = 6 tonnes. Elle est armée d'un canon de 37 mm SA18 et d'une mitrailleuse de 8 mm. Son moteur 4 cylindres de 35 chevaux lui permet d'atteindre la vitesse de 45 km/h. Son blindage est composé de plaque de 8 mm. Son équipage est de 4 hommes. Après la guerre, elle continuera à servir jusqu'en 1933 en métropole, et jusqu'en 1941 dans les territoires d'outre-mer.
Durant les derniers combats de la guerre, les chars français et britanniques jouent un rôle décisif dans l'issu du conflit, le char Renault FT-17 étant considéré de manière incontestable, comme le char de la victoire. Il représente également en France, le symbole de la victoire industrielle et de l'effort de guerre, pour ce pays qui, dés 1914, avait été amputé d'une grande partie de ses ressources minières et sidérurgiques.
Du début à la fin de la guerre,
la France produit 4 146 chars contre 2 542 pour la Grande Bretagne. Les Allemands, qui ont toujours été
à la pointe de la technologie durant toute la guerre, n'ont jamais
cru à l'efficacité des chars de combat. Lorsque l'erreur
est constatée, il est trop tard pour espérer rattraper le
niveau des Français et des Britanniques. Seul 20 chars A7V sont
produits en 1918. |