La voie Sacrée
Il existe 4 voies permettant
de rallier Verdun par l'arrière :
Cette voie traverse Bar-le-Duc,
Naives, Erize-la-Brûlée, Rosnes, Erize-la-Grande, Erize-la-Petite,
Chaumont-sur-Aires, Issoncourt, Hieppes, Souilly, Lemmes, le Moulin-Brûlé,
Regret et entre à Verdun par le faubourg de Glorieux.
Dés le début de la bataille, il apparaît clairement au commandement Fr. que cette voie d'accès, hors d'atteinte de l'ennemi, est la plus sûr et la plus adapté pour acheminer un grand nombre de troupes, de minutions et de matériel vers Verdun. Pire encore, si son trafic est interrompu pour une raison ou pour une autre, la bataille est perdu. Dés le 22 février
une commission régulatrice est créé afin de d'orchestrer
et réguler au mieux le flux de véhicule. Il est décider
de faire partir les convois de Badonvilliers afin d'éviter un engorgement
total à Bar-le-Duc. Une file ininterrompue de camions de toutes
sortes s'engagent alors sur la route gelée et alimente la bataille
en troupes fraîches. Dans l'autre sens, une autre file ramène
les combattants vers l'arrière. A cela, vient s'ajouter les camions
de munitions, de vivres, de matériels divers, les voitures sanitaires,
toutes sortes de véhicules des services des armées, camionnettes
de courriers, génies, artillerie, aviation, camouflage, auto-camion,
auto-projecteurs, télégraphie, radiotélégraphie,
etc
qu'il faut bien laisser passer au milieu des autres. Les munitions arrives par trains dans les gares de Bar-le-Duc, Baudonvilliers, etc et chargées dans les camions. 300 tonnes peuvent être chargées en 3 heures. Lorsque 30 camions sont prêts, ils partent sans tarder vers les dépôts de munition. Il en va de même pour le matériel et les vivres. Les nombreux dépôts sont disséminés dans les villages derrière Verdun, à Heippes, Souilly, Lemmes, fort de Dugny, carrière d'Haudainville, fort de Landremont, fort de Balleray, ect. Ils constituent les bases arrière de la bataille. Ce que l'on va appeler la " noria
" semble s'être bien mise en place et semble bien huilée
durant les premiers jours de combats. Lorsque soudain, le 1er mars, en
milieu de journée, Le général Pétain reçoit
un coup de téléphone à son Q.G. de Souilly. Pétain est parfaitement conscient
que si la situation n'est pas rétablie dans 72 heures, c'est un
désastre. L'accalmie relative dont fait preuve actuellement l'armée
All. ne saurait durer et présage inévitablement un nouvel
effort imminent, sur la rive droite et peu être également
sur la rive gauche. L'arrivé d'hommes, de munitions et de matériel
doit absolument continuer à tourner à sa vitesse maximale Pour rendre la route un peu prêt
praticable, il faut boucher les trous avec des cailloux et passer un rouleau
compresseur. Cependant, aucun tas de pierres n'a été prévu
au bord de la route. De plus, il est impossible de rechercher ces matériaux
au loin, cela prendrait trop de temps et comment les acheminer puisque
la route est bloquée. La noria a donc reprise rapidement mais
une route réparée de façon si précaire est
vouée à s'animer très vite, surtout soumise à
un trafic si intense. Pétain donne donc pour finir un ordre simple,
cette réfection ne doit jamais s'arrêter. Elle doit durer,
comme le trafic, 24h sur 24 et aussi longtemps que cela sera nécessaire.
Pétain instaure également un règlement très strict, tout véhicule tombé en panne ou ayant crevé est immédiatement poussé de côté. En parallèle, une section de dépannage est mise sur pied, on improvise au bord de la route des ateliers de fabrication de pièces de rechange, les parcs automobiles de Bar-le-Duc et de Troyes travaillent nuit et jour à la conception de bandages caoutchoutés qui sont livrés dans ces atelier de campagnes. Témoignage du soldat
Louis FEBVRE :
" Ce nom a été donné par Maurice Barrès
à la route de Verdun à Bar-le-Duc qui a joué un si
vaste rôle pendant la bataille en permettant le ravitaillement en
hommes, en vivres et en munitions . Ainsi, tout au long de la bataille, 16
bat. (8200 hommes) seront affectés à l'entretient de la
route et à l'extraction des carrières. Ils jetteront entre
700 000 et 900 000 tonnes de pierres sur la route.
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