Le
fusil Lebel (86 modifié 93):
Improprement appelé " Lebel
", le "fusil 86 modifié 93" est le fruit des travaux
menés à bien au camp de Châlons en 1882 sous la direction
du colonel Nicolas Lebel.
On y a successivement adapté la fermeture à tenons symétriques
du colonel Bonnet, la hausse à gradins et planchette, la révolutionnaire
poudre sans fumée (poudre B) de l'ingénieur Vieille, la
balle chemisée en maillechort (ou cuivre), la boîte de culasse
de Clause et l'épée baïonnette à triple arête,
la " Rosalie " du colonel Capdevieille.
Il se charge par l'introduction, une par
une, de 8 cartouches par l'orifice du magasin.
Robuste et précis, le fusil
Lebel, très apprécié des soldats, est considéré
par beaucoup comme le 1er véritable fusil
moderne. Il est en tout cas le 1er fusil à
chargeur à avoir été produit massivement.
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Le fusil Lebel (modèle 1886)
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Au début de la guerre, la quantité de fusils Lebel est de
2 880 000 unités dont 300 000 en très mauvais état.
La production a été stoppée en 1904 et aucune mesure
n'a été prise pour la relancer.
Dès novembre 1914, 6 000 fusils sont envoyés chaque jour
pour être réparés et restaurés et pouvoir ainsi
servir au front le plus vite possible.
En contre partie, en raison de la violence des combats, les pertes au
front sont très importantes; il est constaté qu'environ
40 000 fusils par mois sont perdus, enterrés, cassés...
rendus inutilisables.
Dans l'urgence, les troupes du génie puis d'Afrique reçoivent
des mousquetons Bertier en remplacement de leurs fusils Lebel. Cette opération
permet de récupérer 102 000 Lebel.
Caractéristiques :
- poids magasin vide : 4,180 kg
- poids-chargé : 4,415 kg. En 1893,
la balle chemisée est remplacée par la balle D en laiton,
ramenant son poids à 4,240 kg.
- longueur sans baïonnette : 1307
mm
- longueur avec baïonnette : 1820
mm
- longueur du canon : 800 mm
- calibre : 8 mm
- capacité : 8 cartouches en ligne,
six dans le magasin, une dans l'auget et une autre dans le canon.
- vitesse initiale : 716 m/s
- rapidité du tir : 21 coups en
1 minute 34 aux essais du Mont-Valérien.
- portée maximale : le gradin correspond
aux distances comprises entre 400 et 800 m. Lorsque la planchette est
rabattue vers l'avant, la distance est de 250 m lorsqu'elle est relevée,
la distance est de 900 à 2500 m.
- fonctionnement : chargement par culasse
à répétition manuelle, c'est-à-dire qu'il
faut recharger après chaque tir
- équipement : épée
baïonnette de 460 g
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Les cartouches
(balle D en laiton)
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Les accessoires
de nettoyage
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Le périscope qui s'adapte sur
le fusil Lebel.
(pièce artisanale très
rare qui permet au tireur de tirer droit devant
tout en étant légérement
décalé sur la droite, caché derrière une
paroi)
Une étonnante et ingénieuse
transformation d'un Lebel
pour l'adapter au tir en tranchée
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Le fusil Berthier
1907/15 :
En 1907, le fusil Berthier est utilisé
par les tirailleurs sénégalais. C'est une arme qui présente
approximativement les mêmes caractéristiques que le fusil
Lebel.
En 1915, après avoir subit une modification, il va commencer à
être distribué aux troupes Française pour, à
terme (durant l'année 1916), le remplacer totalement.
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Le fusil Berthier (modèle
1915)
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Le fusil Berthier (modèle
1916)
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Contrairement au fusil Lebel, il est composé
d'une monture en bois d'un seul tenant, en noyer tout d'abord, puis en
hêtre.
Le modèle 1907 possède un levier coudé qui est remplacé
par un levier droit sur le modèle 1915. Ce dernier est plus pratique
à utiliser.
Le modèle 1915 est chargé par des lames-chargeurs de 3 cartouches,
une petite modification durant l'année 1916 permet l'emploi de
chargeurs à 5 cartouches. Ce système de chargeur, qui utilise
les mêmes cartouches que le Lebel, le rend beaucoup plus rapide
à recharger.
Les accessoires de nettoyage et autres accessoires divers sont identiques
à ceux utilisés pour le fusil Lebel.
Caractéristiques :
- poids à vide : 3,810 kg
- poids-chargé : 4,200 kg
- longueur sans baïonnette : 1307
mm
- longueur avec baïonnette : 1825
mm
- longueur du canon : 800 mm
- calibre : 8 mm
- capacité : lames-chargeurs de
3 cartouches (mod 1915), 5 cartouches (mod 1916)
- vitesse initiale : 715 m/s
- rapidité du tir : 11 coups par
minute
- portée maximale : le gradin correspond
aux distances comprises entre 400 et 800 m. Lorsque la planchette est
rabattue vers l'avant, la distance est de 250 m lorsqu'elle est relevée,
la distance est de 900 à 2300 m (mod 1915), 2400 m (mod 1916).
- équipement : épée
baïonnette de 460 g
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Lames-chargeurs de 3 cartouches (modèle
1915)
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Lames-chargeurs de 5 cartouches (modèle
1916)
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La baïonnette
" Rosalie " :
Contrairement à la baïonnette
anglaise et allemande, la baïonnette française n'est pas une
lame, mais une pique cruciforme et très pointue qui peut s'avérer
redoutable.
Sa forme "ergonomique" est prévue
pour que le combattant fasse un quart de tour vers la gauche avec son
fusil avant de ressortir la baïonnette du corps de son ennemi. Ceci
est censé provoquer une hémorragie interne qui ne laisse
aucune chance de survie à l'ennemi. Il faut dire que la doctrine
de guerre française en 1914 était : "seul le mouvement
en avant porté jusqu'au corps à corps est décisif
et irrésistible".
Toutefois, il faut se garder d'exagérer
son importance dans le combat. Lors des corps à corps, épreuves
redoutées entre toutes par les soldats même vétérans,
dont les témoignages rapportèrent que l'angoisse était
presque insupportable quand retentissait le fameux ordre de "baïonnette
au canon", la baïonnette ne tarda pas à montrer ses limites
dans l'environnement confiné des tranchées. Les soldats
mettaient trop de temps à la sortir du corps de leur ennemi, et
c'était prendre de gros risques au milieu d'une mêlée
générale.
De plus, rendus dans la tranchée,
les fantassins avaient le plus grand mal à manuvrer un objet
aussi long. La baïonnette française étant inutilisable
à la main, c'est donc tout naturellement que les soldats remplacèrent
progressivement les baïonnettes par des outils portatifs comme les
pelles de tranchée et des casse-têtes de bois ferré
appelés "massues de tranchées".
Quant aux troupes d'assaut spécialisées
dans le "nettoyage de tranchées", qui se créèrent
à partir de 1915, elles optèrent pour le revolver, la grenade
et le couteau de tranchée.
En ce qui concerne le surnom de " Rosalie ", inventé
par les chansonniers dans la veine du comique troupier, il fut très
modérément employé par les Poilus. Il faut en effet
être un amuseur public de l'arrière pour s'imaginer que le
fantassin considère sa baïonnette comme une compagne et lui
donne un surnom affectueux en conséquence.
Le premier modèle de 1886 mesure
638 mm avec un poids de 460 g. Il possède un quillon arrondi en
haut du manche. Elle est portée sur le côté gauche
du ceinturon.
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L'expérience montre que durant l'assaut
ou quand le soldat rampe, le quillon se prend souvent dans les fils barbelés
rendant la progression gênante. Il est supprimé fin 1915
mais les " anciens " modèles avec quillon arrondi seront
encore beaucoup utilisés toute l'année 1916.
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Les poignards et
matraques :
Avec la guerre des tranchées, les
corps à corps sont de plus en plus fréquents. Petit à
petit, les soldats se servent de leur poignard, beaucoup plus maniable
et moins encombrant que la baïonnette.
Bien qu'il existe un modèle de poignard réglementaire, l'armée
autorise l'utilisation de couteaux "civils", tel que le poignard
"Vengeur" qui est largement utilisé. Ainsi que la confection
artisanale de poignards souvent réalisés avec des baïonnettes
" Rosalie " coupées et aiguisées.
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Le couteau de tranchée réglementaire
(modèle fin 1915)
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Poignard "Vengeur" (modèle
1916)
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Couteaux confectionnés à
partir d'une baïonnette "Rosalie"
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