La
relève
Mois de mai 1916, lutte pour le Mort-Homme. Témoignage du soldat Armand ROQUEPLAVE : "
Les gars qu'on relève sont fous, ils se sauvent à notre
arrivée sans nous donner aucun renseignement sur les Boches. " Témoignage du lieutenant GUENEAU du 20/2 Génie : "
La relève, la relève ! Oh ! comme il fait bon vivre ! Les
fantassins que nous croisons et qui quittent eux aussi les tranchées
sont affreux à voir avec leur carapace de boue. Comme la gloire
est fangeuse ! Témoignage de G. BRANCHEN, soldat au 405 R.I. : "
La relève. Il était temps. Dans ce régiment d'élites
où, il y a quinze jours, on trouvait dix volontaires pour un, le
cran commençait à manquer.
Témoignage du soldat René PIGEAD : " Se retrouver ainsi à la vie, c'est presque de la folie : être des heures sans entendre un sifflement d'obus au-dessus de sa tête pouvoir s'étendre de tout son long, sur de la paille même Avoir de l'eau propre à boire, après s'être vus, comme des fauves, une dizaine autour d'un trou d'obus à nous disputer un quart d'eau croupie, vaseuse et sale ; pouvoir manger quelque chose de chaud à sa suffisance, quelque chose où il n'y ait pas de terre dedans, quand encore nous avions quelque chose à manger Pouvoir se débarbouiller, pouvoir se déchausser, pouvoir dire bonjour à ceux qui restent Tout ce bonheur d'un coup, c'est trop. J'ai été une journée complètement abruti. Naturellement toute relève se fait de nuit, quelle impression d'avoir quitté un ancien petit bois où il ne reste pas un arbre vivant, pas un arbre qui ai encore trois branches, et le matin suivant après deux ou trois heures de repos tout enfiévré voir soudain une rangée de marronniers tout verts, pleins de vie, pleins de sève, voir enfin quelque chose qui crée au lieu de voir quelque chose qui détruit ! " Journée du 15 mars 1916, attaque allemande sur la rive gauche. Témoignage du soldat E. BARRIAU : "Nous montons au bois de la Caillette. Détail poignant, je ne serais pas capable de dire quelle unité nous avons relevée, car je n'ai vu d'hommes vivants que ceux de ma compagnie. C'est à Verdun qu'on relève les morts. " Journée du 14 juin 1916, lutte pour le ravin des Fontaines et de la Carrière. Témoignage du soldat LOUVART du 65e R.I. : " Le 14 juin, au nord-ouest de la ferme de Thiaumont, nous relevons le 93e R.I. Deux jours après, nous retrouvons en ligne des gars du 93e qui ne savaient pas que leur régiment avait été relevé. "
Témoignage de Louis CRENN, agent de liaison au 67e R.I. : " Le sommeil nous emporte ensuite ; on se couche sur le parquet d'un grenier, sans paille, et nous dormons pendant 21 heures de suite. " Témoignage de Achille TOUTU, soldat au 170e R.I. : "
Il en manque à l'appel, des copains ! "
Témoignage de Louis MADELIN, sergent au 44e R.I.T. : "
L'idée de la Voie Sacrée remonte à 1915
Témoignage du soldat Louis FEBVRE : "
Ce nom a été donné par Maurice Barrès à
la route de Verdun à Bar-le-Duc qui a joué un si vaste rôle
pendant la bataille en permettant le ravitaillement en hommes, en vivres
et en munitions .
Témoignage de H. SALOMON de la section R.V.F. : " Nos consignes étaient des plus sévères ; un poids lourd ne pouvait doubler un autre véhicule. Tout véhicule, objet d'une panne, était immédiatement poussé au fossé ; aucun stationnement, sous aucun prétexte, n'était toléré. "
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